Une préparation qui n'en est pas une
, mais beaucoup d'envies pour ce week-end sur mes terres
Samedi après-midi, départ vers la Bretagne, avec pleins d'autres gugusses qui ont décidé de partir en week-end: résultat ça bouchonne grave sur l'A13, ça commence bien
Pendant le trajet, je prends une sacrée quantité de flotte sur la tronche
..... mais j'arrive enfin chez ma maman (qui fera ses débuts comme assistante sur la course
) pour pouvoir dormir au sec. La soirée au bivouac, un temps envisagé, n'aurait pas été terrible
. Je monte les pneus boue (beaver + ignitor) car je ne sens vraiment pas l'affaire
. Il pleut toute la nuit sans discontinuer.
Au petit matin, grand
sur la Bretagne (me serais-je planté ?
), on file sur la côte rejoindre le petit village de La Gouesnière.
Arrivé sur place je trouve l'entrée du bivouac après quelques errances dans le bled. On nous annonce que ce n’est pas la peine d'entrer en voiture, car ils sont déjà en train de sortir les premières voitures au tracteur tellement il y a de boue
Il faut tout décharger et transporter à la main sur le campement.
Je retrouve David, alias Moustic des Zifouns de Chambly et je lui propose de partager ma tonnelle, car il est arrivé les mains dans les poches, trop habitué au confort de Cergy
. Mise en place effectuée, consignes données aux assistantes, on récupère les plaques et nous entamons un tour de reco
On découvre alors
le carnage, une section boueuse d'environ 700m avec 20cm de glaise bien collante, où sur le vélo la roue arrière fait 3 tours pour faire avancer la roue avant d'1 seul tour
, je prends l'option à pied, mais la boue est si collante que je suis obligé de m'arrêter pour enlever les amas au niveau de la fourche
Une fois sorti de ce bourbier le circuit est excellent, technique, de la racine, du devers, des petites bosses pas très longues entrecoupées de 2 lignes droites de 200m environ et tout ça "à peu près sec"
, une sorte de bois de Jean moins physique et moins pentue, mais tout aussi ludique:
J'adore . Le circuit développe 4,1 km
En discutant un peu, les prévisions météo ne sont pas top et David pense même que la course risque de ne pas aller à son terme compte tenu du circuit. La stratégie envisageable est donc de partir vite et espérer que cela s'arrête avant l'heure
Placement sur la ligne de départ avec comme d'habitude le petit 1/4 d'heure de retard.
C'est Parti !!!!!!!!!!!!! J'attrape le vélo, on part sur une petite route et au bout de 30m, on entre dans la zone boueuse. Je fais le choix de ne pas monter sur lé vélo et de courir à côté, choix payant puisque au premier passage sur la ligne, je passe aux environs de la 20ème place au scratch
Une fois le rythme pris sur le vélo, je prends un max de plaisir, la zone "sèche" est vraiment kiffante mais la zone boueuse revient vite
.
Dans le deuxième tour, j'essaie de garder un bon rythme mais en voulant éviter une racine, mon cintre tape dans un arbre et m'envoie au tas
. Je tente de me rattraper mais la végétation n'est pas accueillante. J'ai une belle entaille sur le tibia, je suis un peu sonné, mais surtout l'arbre n'a rien eu, ouf!!!!!! Je repars quand même
Durant la première heure, je la passe en courant et cela permet aussi de changer de position et de muscles qui travaillent, mais cela met le vélo et les chaussures dans un état
J'aperçois David dans la 2ème heure et je reviens gentillement sur lui au fur et à mesure. Selon mes renseignements, il est 3ème à ce moment là. Je passe quand même le petit plateau (à l'aide d'un bon coup de talon, la boue empêchant un passage fluide
) et je le rejoins au bout de 2h.
Je me dis à ce moment là qu'il faut que je gère mon effort et qui de mieux que lui qui est une habitué des courses d'endurance pour me montrer la voie
Je pense bien à m'hydrater et à m'alimenter, avec passages de bidons menés de mains de maîtres
On fera un bon bout de chemin ensemble, lui menant dans la zone grasse et moi dans les vires-vires. Pas trop d'infos sur ce qui se passe devant ni derrière, on verra plus tard. La transmission commence à souffrir et j'ai quelques sauts de chaines, mais je reviens très vite dans la roue en courant pour me relancer. David commence à fatiguer, il chute dans un virage puis au tour suivant craque complètement dans la partie technique.... il bâche
Je suis donc à ce moment 3ème, mais je vais vers l'inconnu, car le corps commence vraiment à tirer dur
.
Le premier solo me double
, on discute un petit bout de chemin et il m'annonce qu'il veut prendre un tour au 2ème avant d'éventuellement faire une pause.
On prend un petite averse et cela n'arrange pas le circuit
. Au passage sur la ligne, le speaker annonce que la course sera écourtée sur ordre du préfet
, les prévisions étaient bonnes. La course se terminera donc à 18h, cela fait déjà 4 heures de roulage et il en reste donc autant. Je pensais faire une pause mais dans le même tour, je double le 2ème qui lui s'était arrêté. Je décide de continuer et de mettre une accélération pour la jouer à l'intox et lui saper le moral
Mais au tour suivant il me rattrape et me dépose presque aussitôt
Je commence vraiment à souffrir surtout dans la boue où même à pied la trajectoire est très hasardeuse. J'ai des crampes qui arrivent, y compris aux adducteurs à force de monter et descendre de vélo
... et pourtant je profite à chaque fois de l'environnement local comme les souches pour m'aider. C'est haut le 29''
Déjà 5h30 de course mais je suis de plus en plus lent et les quelques petit coups de cul ne passent plus sur le vélo, mais à pied
Je suis passé au salé pour la bouffe mais rien n'y fait l'organisme est dans le dur. J'envisage de me renseigner auprès du chrono pour connaître la position de mon poursuivant et envisager une pause
Au passage sur la ligne, je me fait doubler par lui et je cherche à comprendre d'où il sort parce qu'il a l'air encore frais et je ne l'avais pas vu venir malgré tous les passages où on croise les autres coureurs
J'essaie de m'accrocher mais dans les deux premières bosses du circuit, il monte sur le vélo mais moi à pied et il me distance irrémédiablement
, le podium s'éloigne et le moral en prend un coup. Le dérailleur arrière se bloque dès que je force, les galets sont remplis d'un mélange de boue et de paille qui a maintenant séché.
Je dois donc m'arrêter pour laver le vélo et redonner un petit coup de jeune à la machine. Mais la motivation n'y est plus, après 6h20 de roulage, je bâche et ne repartirai plus malgré les encouragements des copains de club
C'est à ce moment que je me rends compte que mon faible kilométrage d'entrainement ne m'a pas permis de continuer
Je range le campement car le speaker confirme le coup de vent annoncé et il ne faut donc pas trop traîner
.
Retour sur Rennes sans attendre le podium car je n'ai qu'une hâte: me doucher
Malgré mon arrêt, les poursuivants n'amélioreront pas mon kilométrage et je termine donc 4ème, au pied du podium, lessivé mais content d'avoir participer à cette course avec des conditions hallucinantes, et ravi par le potentiel du parcours qui mérite d'être réutilisé
(l'été
)
à ma maman pour le suivi, les encouragements et l'assistance
et
aux organisateurs pour cette édition mémorable
Maintenant il me faut démonter tout le vélo car il a pris très cher
Pour vous donner une idée, voici une photo du lieu pendant la course. Je vous en mettrai d'autres un peu plus tard si j'en trouve
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