Le dimanche matin, je suis réveillé par un bon gros stress...
le réveil sonne, petit dèj, pause caca et on file, direction Risoul, à 1800m.
Arrivée sur place, forcément, c'est une concetration de Jekyll, y en a marre de voir ce vélo partout
On se fait déposer au départ, un peu de blabla et on rencontre les champions du monde de raid 2011
mon pote doit leur prêter un frein pour la course, ils en ont pété un hier...
L'heure du départ approche et le stress aussi. ça fait déjà 3 courses ou je suis lessivé avant la moitié, j'ai pas envie de mourir ici
8h15, c'est parti
l'échauffement est simple, 500m de d+ en 8 bornes. Je manque un peu d'air et je ventile un peu trop à mon goût, mais je force pas et l’ascension se passe super bien, c'est une piste presque jusqu'en haut avec des petits passages sur des singles bien classes.
Je suis pas encore dans les derniers et je suis dans un bon petit groupe, mon pote est juste devant, j'avais peur de le perdre, mais il m'attend
Tout en haut il se moque de moi, il a transpiré deux gouttes, moi j'ai bu la moitié de mon camel et je suis trempé...
Pas de pause, c'est parti pour une descente de presque 6 bornes et de 1100m, le long d'une crête
ça commence par des traversées de névés, les paysages sont super, mais je n'arrive pas à prendre confiance, j'ai tellement chambré Rouchi que j'ai l'impression que les pierres et les racines me disent "gnarck gnarck !! ça va être ton tour
"
Je lache pas trop les freins, je négocie bien les épingles larges, mais dès qu'elles sont serrées je me chie dessus
je commence à peine à reprendre confiance qu'il y a un mec allongé par terre qui vient de se faire une entorse
hum...
Au fil de la descente, ça sent le frein bien chaud, ça peut pas être moi j'avance pas et je laisse passer tout le monde... beaucoup se plaignent "ça freine plus"
Je passe pas mal d'épingles serrées pieds à terre, un petit short de grenoble VTT me passe et dans une épingle serrée, les fesses bien en arrière, elle lève un peu sa roue arrière et enchaîne tranquilou
La confiance revient encore un peu, mais un mec me passe et se met direct dans un arbre
il a rien et sa chute était drôle, mais ça m'a bien calmé...
La partie crêtes se termine et laisse place à un chemin un peu plus large mais très pentu, je me lâche un peu plus, mais c'est au tour de mes freins de me lâcher aussi
Je prend vite de la vitesse et je me jette dans un talus avant de ne plus rien contrôler
cette petite chute m'aura bien calmée, même si ça m'a bien fait rire de tomber dans la partie la moins technique...
On repasse sur une partie pentue mais moins technique, je négocie une bonne partie des épingles, mais je passe la plupart pied à terre...
Arrivé en bas de cette énorme descente, ça remonte un peu avant de passer une première fois la ligne d'arrivée, et le premier ravito... je n'ai parcouru que 18kms dont une longue descente et je sens déjà que les suivants vont pas être simples...
Je rempli juste mon camel et j'enchaîne, il y a une barrière horaire et pour l'instant, j'ai encore envie de l'avoir.
A partir de là, ça ne fait que grimper, grimper, grimper, ça n'arrête jamais, mais c'est super joli.
On emprunte le sentier des marmottes, mais elles sont pas là aujourd'hui... trop de passage peut-être
... tiens je faisait de l'escalade ici hier... c'est bien aussi l'escalade....je l'avais trouvé difficile à pieds aussi ce chemin.
On arrive à Mont dauphin, je prend les photos, reprend un peu de souffle et ça redescend un peu avant de repartir dans les grimpettes....
Je reste sur le bike une bonne partie des grimpettes, mais ça devient de plus en plus dur, et je me retrouve très vite à pied.
Le deuxième ravito se fait attendre, j'en suis déjà à ma troisième pause grignotage de barre, je suis complètement rincé.
Tout le monde autour de moi est dans le même état, même sur le 40. Il est déjà 13h et je suis loin du second ravito où se trouve la barrière horaire. Même si ça m'arrange un peu, je suis dégouté de pas pouvoir la prendre.
J'arrive enfin au second ravito. je me pose un peu plus longtemps et j'essai de reprendre un peu mes esprits. La radio annonce qu'ils ont décalé la barrière horaire.
Je suis partagé entre ouais cool
et
oups.... mais un gars de l'orga rassure tout le monde, il vous reste un quart d'heure pour la barrière horaire, vous l'aurez pas, vous pouvez bâcher direct sur le 38
ouf...
Les gens du 38 ont un peu moins de 30kms au compteur, moi 45, il ne reste que 8 kms à faire et c'est la fin, ça me motive, et ça motive d'autres gars qui pensaient rentrer par la route
Je repars et je retrouve mon mini short de Grenoble, je la passe dans une côte, on laisse le troisième ravito qui servait à rien sauf de barrière horaire et comme ça redescend, je la laisse passer devant avant de me faire déposer
là c'est encore une partie super technique, normal, vers la fin on à encore la moelle
Je suis épuisé mais je prend du plaisir sur les parties "faciles"
Encore quelques gros passages à pieds des bonnes épingles super serrées, quelques petites côtes puis c'est la dernière section... arrivée 3kms
la suite est simple, les 3 derniers kms sont super difficiles, peu techniques mais ça grimpe encore un peu avant la dernière descente de l'arrivé...
Je passe la ligne et je dois avoir quelque chose comme 53 kms et 1800m de d+ les chiffres vont arriver
Je suis complètement HS, je cherche mes potes partout, je ne me souviens même plus où est le parking
Une épreuve trop difficile physiquement et techniquement pour moi, mais un parcours génial et un paysage
J'ai déjà envie d'y retourner