Voici enfin mon CR du Grand Raid ...
Etant passionné des raids VTT longues distances j’avais en tête de faire le Grand Raid depuis 2007.
Ma participation en 2007 n’a pu se faire à cause d’un problème de santé mais c’est encore plus entraîné que je suis arrivé pour l’édition 2009.
Beaucoup décrive l’épreuve comme un raid pour les routards compte tenu qu’une bonne partie de la course se déroule sur des chemins forestiers, les vraies portions techniques sont au final rares.
Le circuit annoncé fait tout de même 121 km et 5400 m de D+.
Je me suis préparé depuis plusieurs mois pour cette course, déjà 5000km au compteur début août …
J’arrive le vendredi après midi dans la ville de Sion afin de récupérer le dossard mais également pour effectuer le contrôle technique du vélo, après de nombreuses hésitations j’ai choisi de rouler avec le tout suspendu (le LUX).
Un peu de lecture au cas où je m’ennuie sur le circuit …
La ville se situe dans la vallée et est un point centrale pour se diriger vers les différentes départs (Verbier, Evolene et Heremence) ainsi que vers l’arrivé (Grimentz). La météo est ensoleillée et chaude, heureusement ils annoncent un radoucissement pour le lendemain !
Une fois cette étape terminée je peux prendre la route de Verbier et c’est 1h plus tard que j’arrive sans savoir où je vais dormir …
Verbier a accueilli le Tour de France cette année et une magnifique fresque ce trouve à l’entrée du village
L’office de tourisme m’indique un camping mis en place pour l’occasion, il s’agît en fait d’un terrain vague en pente … moyen ! N’ayant d’autre solution je plante la tente et prépara la popote, dodo à 20h30 car le lendemain il faut se lever à 5h pour prendre le départ à 6h30.
Samedi 22 août : le grand jour !
Debout 5h, après un petit dej’ classique je prépare mes affaires pour la course ainsi que mon sac pour l’après course (avec plein de mousse pour le retour … vous comprendrez ensuite).
Il fait 16 °C et cette ambiance de nuit est très particulière.
J’arrive sur la ligne de départ vers 6h05, j’ai largement le temps de donner mon sac et de me placer.
Le soleil commence à se lever, une bonne journée s’annonce. Sur la ligne je peux remarquer que les Suisses sont fans de la marque Scott ! A part des Scale 10 et des Spark 10 il n’y a pas beaucoup d’autres vélos, ah si quelques BMC.
5 minutes avant le départ nous avons le droit au discours de la personne importante du village … le curée qui va nous faire une prière pour nous souhaiter du courage et nous encourager pour la course, on fini par sa bénédiction.
6h30 : Le départ est donné et ça part assez vite malgré que l’on attaque directement par une cote à 10% pendant 7km.
Je pars prudemment, je n’ai pas l’intention de me griller dès le départ. Etant placé dans les premières lignes je me fais doubler mais sans m’inquiéter, la course est longue !
La montée se passe en grande partie sur la route et fini dans un chemin forestier. J’avais prévu 48 minutes et je passe au sommet en 40 min … autant dire que je me suis un peu emballé …
En haut de la Croix de Fer, pas le temps de se reposer il faut directement attaquer la descente qui est tout sauf technique, ça descend vite, les cerveaux sont déconnectés !
S’en suit des portions de montées/descentes pendant 20km, les ravitos se passent en roulant et les bénévoles nous tendent des bidons, des bouteilles, des bananes, des barres céréales, etc … Je comprend mieux pourquoi la quasi-totalité des coureurs n’ont pas de Camelback, ils prennent des bidons et pour le matos il y a pas mal de personnes qui suivent l’épreuve donc l’assistance suit !!
C’est un gros avantage de ne pas à avoir un sac sur le dos mais bon je ferai avec.
Après 35 km nous arrivons à Veyzonnaz sans avoir eu de portions techniques, la trace est pour le moment uniquement sur des chemins/routes de campagne.
Dans l’une des rares portions de descentes où j’ai le cul derrière la selle, mon pied gauche se déclipse …je me retrouve à plat ventre sur la selle avec une jambe qui traînent par terre … je ne sais comment je réussi à me remettre en selle mais ça a été chaud, ouf
Sur le bord du chemin il y a beaucoup de monde qui nous encourage, ça fait du bien dans les cotes
« Allez hop-hop-hop allez »
Après cette rapide visite de Veyzonnaz nous nous dirigeons vers les Collons et pour changer ça monte pendant 6 km … la montée se passe bien mais on commence déjà à avoir 2000m de dénivelé au compteur pour seulement 45km !
Une fois au sommet, la descente vers Hérémence nous attend. C’est de ce point que la course du 70km est partie. J’y arrive au bout de 3h16 de course mais le plus gros est à venir, je suis toutefois en avance sur mon temps et sous la barre des 10h de course.
La cote qui suit ne fait que … 22 km. J’ai beau regardé les indications que j’ai mis sur le vélo, il va bien falloir la faire.
Cette dernière se fait finalement bien avec quelques passages en sous bois qui permettent de changer de la monotonie des chemins forestiers. Par contre dès que les racines ressortent ou que les cailloux viennent en travers du chemin ça bouchonne, d’un autre coté ça permet de souffler un peu.
Après 1h30 de montée j’arrive à Mandelon, le single est technique. Il faut trouver la bonne trajectoire à travers les cailloux, les roches coupantes et glissantes et certaines portions nécessitent de poser le pied à terre. Au bout de quelques kilomètres nous redescendons sur Evolène. La descente comme les autres sur les chemins forestiers n’est pas technique mais fait mal au bras car les freinages se font sur un terrain en tôles ondulées. Ca vibre et c’est horrible pour les bras !! Heureusement que j’ai plus de vibrations sur le vélo, il ne manquerait plus que ça vibre encore plus. Certaines portions sont tout de même en forêt
Je passe à Evolène vers midi, il y a des odeurs de barbek’ mais c’est pas pour maintenant. Evolène est le lieu de départ du « petit parcours ». Je profite du ravito mais j’arrive pas à manger, j’ai l’impression d’être en overdose de sucre et il n’y a pas de salé au ravito à part du bouillon et du fromage … il est où le saucisson sec et le paté ???
En repartant je peux malheureusement constater que les gens prennent la montagne pour une poubelle car les gens jetent les bidons, bouteilles, emballages de ce que l’on nous donne au ravito …c’est pourtant pas compliqué de les garder pour les jeter au niveau des ravitos où des poubelles sont à notre disposition sur des centaines de mètres. L’organisation va avoir du boulot après la course, c’est en plus sans compter sur les chambres à air, bombes anti-crevaison, tube énergétique, etc …
Le soleil est de la partie, ça commence à chauffer et la cote qui va nous amener à Eison est en plein soleil. Les sensations sont bonnes et je me mets dans la roue d’un tandem, ça permet de garder un rythme et de discuter un peu pour ne pas voir le temps passer.
J’arrive à Eison avec 1h40 d’avance sur la porte horaire avant d’attaquer la dernière cote qui va nous emmener au Pas de Lona. Sauf ennui mécanique je terminerai donc la course, youhou !!!!
Après 6h46 de course, c’est parti pour atteindre l’A Vieille et la dernière porte horaire …soit 8 petits kilomètres avec une cote à 10% de moyenne ! Les cuisses commencent vraiment à chauffer je ne mange plus de sucré.
Le défilé des kilomètres s'arrête littéralement, je ne vois pas la fin de cette vieille ! Je me retrouve seul avec moi meme, largement au dela de ce que j'ai deja fais jusqu'a present !
Km 99...Km 101, j'ai l'impression qu'une heure sépare ces deux damnés km... Pour décoller mes yeux du kilométrage qui n'avance pas, je tape l'altimètre et stupeur,.... 1760 mètres et le sommet du pas de lona se situe à .. 2780 mètres, encore 1000 de dénivelé a avaler dans la souffrance, Ca n'en fini pas ... je me demande ce que je fous dans cet enfer
Puis la délivrance ultime, le sommet de la vieille, avec vue imprenable sur ... Le Pas De Lona !
J’ai perdu 20 minutes sur mon avance
Je galère et arriver à l’A vieille en ayant perdu 20 minutes sur mon avances, en arrivant j’ai plus de sensations dans les cuisses et je ne suis plus très lucide. Je passe un peu de temps à m’étirer et le simple fait de regarder en direction du Pas de Lona me fait mal partout …
C'est gagné me dis-je, j'y suis !!! Et non ... car son ascension est inimaginable, pas de mots pour décrire ce truc de malade
Je mange encore très peu puis repart car je sens que je vais galérer, j’ai du mal à pousser le vélo et après un essai je n’arrive pas à porter le vélo en plus de moi … je vais galérer !!!!
La portion est très pentu (20-25%) sur un sol meuble, on glisse, on en chie … il faut utiliser le vélo pour l’adhérence mais il y a beaucoup de monde pour nous encourager, nous conseiller par où passer, nous remonter le moral.
Je commence à retrouver de la lucidité aux 2/3 de la montée et ça permet de finir bien mieux qu’au début, par contre il fait froid (11°C) et le vent est fort
Une fois en haut je fais une rapide halte au ravito puis je repars avec un couple (monsieur fait le 120 et madame le 40 …).
Ca descend vers un lac d’altitude et malheureusement nous remontons vers le Basset de Lona mais ça se passe bien sur le vélo et puis c’est le dernier kilomètre de montée !!!
Au Basset je parle avec un anglais dont j’ai cru qu’il roulait en singlespeed, en réalité il a un mono plateau et un moyeu Roholff !! Il faut toutefois du courage car il a très peu d’amplitude !
Derrière ça c’est la dernière descente, 15km sur des chemins assez défoncés. Nous passons à proximité du barrage de Grimentz dont le bleu intense donne envie de s’y baigner mais pas le temps de faire une pause.
La suite se fait sur une portion avec beaucoup de cailloux, nous avons rejoint une partie des gens du 40 et du 70 qui galèrent un peu dans la descente. Je double comme je peux car la trace n’est pas bien large.
Des passages de gaies sur la fin rafraîchissent les jambes et annoncent la fin de la descente. Au niveau de l’arrivée il y a beaucoup de gens qui applaudissent l’arrivée des fous, je fais un petit sprint en me tirant la bourre avec un tandem mixte et un gars qui me permettent de finir en moins de 10h20 … 10h19 et 49 secondes …
Je suis fatigué mais heureux. Mon compteur indique 125km et 4800m de D+ en 9h27 de roulage. Sans les problèmes au niveau de l’A Vieille j’aurai sans doute pu faire un peu mieux et peut être finir sous les 10h.
Même si le parcours est décrit comme roulant il n'en reste pas moins très physique et certaines portions relèvent de la DH avec des franchissement de roche.
Toutefois j’ai mal partout à part au cul, ça peut sembler bizarre mais c’est vrai !
Juste après l’arrivée, nous accédons directement au lavage vélo. On nous met du produit Motorex puis on passe sur les jets et pour finir on peut sécher le vélo et le lubrifier …. C’est assez rare d’avoir tout ça donc j’en profite.
Un parc à vélo permet de stocker le vélo le temps d’aller à la douche … un évenement aussi … un chapiteau divisé en deux :
- d’un coté de quoi se désaper, se changer, etc …
- de l’autres des buses au plafond (version incendie) alignées, allez hop hop hop douche à la chaine
Pour retourner sur Verbier j’ai choisi l’option Bus, de toute façon j’avais pas le choix. Je me dépêche donc pour pas le rater, je me bois vite fait une bière et direction le bus.
Le chauffeur est étonné en me voyant mettre des mousses pour protéger le vélo mais quand je vois tous les vélos dans la remorque je préfère …
Les vélos du dessous sont collés les uns aux autres … déjà pas cool …
Et ceux du dessus sont posés sur les cintres des vélos du dessous et collés les uns aux autres ..
Le chauffeur m’assure qu’une fois sanglé ça ne bouge pas, mais oui ….
Après 2h de route nous arrivons à Verbier et comme prévu les vélos ont un peu bougé … mouais mouais mouais …
Voici l'état à l'arrivée d'un autre bus ..
Voilà maintenant il ne vous reste plus qu’à vous inscrire pour l’année 2010 et commencer à vous entraîner ;-)