salut Elo et greg,
j'ai lu votre CR et vos impressions, je suis content que ca se soit bien passé pour vous.
Adepte de ce genre de course, nous courions en mixte cette année, mais quelques pépins sont venu nous ralentir.. mais ca c'est le raid ...
Bonne récup à vous, c'était bien sympa de se retrouver sur le raid normand! la prochaine fois que vous courez en raid n'hesitez pas a le dire je pratique pas mal d'epreuve dans ce genre du coté picardie mais aussi nord pas de calais et quelque uns sur le territoire francais (le dernier a part le normand était le raid 74, un raid magnifique mais épuisant
)
Je vous laisse le CR du frangin :
Une fois la journée de boulot finie vers 17h30, je pars directement direction la capitale de la Haute-Normandie : Rouen. Deux heures et trente minutes plus loin, je suis en plein cœur de la ville normande. Nous nous sommes donnés rendez-vous avec mes coéquipiers Nicolas, Hélène et Emilien à l'île Lacroix et sa patinoire olympique, là où a aura lieu le départ du raid. Il me reste donc à trouver cette fameuse île entre rive gauche et rive droite de la Seine et trouver cette patinoire va alors se transformer en véritable « carte au trésor » pour chacun d'entre nous. Tout le monde arrivera à bon port vers 21h30. Au bout de l'île, nous trouvons un lieu où nous pourrons passer la nuit puis il est temps de manger, préparer les sacs, le sac commun de bivouac et il ne faut rien oublier car nous serons en autonomie complète tout au long du raid. Enfin nous nous couchons vers 23h00.
Au réveil, il y a déjà bien de l'activité dehors, plusieurs équipes étant arrivées. Nous serons d'ailleurs 86 équipes de quatre concurrents à prendre le départ de ce raid.
Nous prenons un p'tit déjeuner à base de yaourt, muesli, fructos, gâteau choco, banane et thé chaud puis faisons les dernières finitions du matos avant de se présenter au contrôle matériel et administratif dans le hall de la patinoire olympique. Nous sommes l'équipe n°17 Thiérache Ecouvillon Nutventure en catégorie mixte. L'organisation nous donne rendez-vous à 9h30 dans les tribunes de la patinoire pour le briefing. Dernier aller-retour aux voitures avant de rejoindre les tribunes où nous serons accueillis par un petit « show » de l'équipe professionnelle de Hockey sur glace de Rouen. L'organisation en vient ensuite au déroulement du raid.
L'organisation nous a réservé une surprise pour grappiller du temps de bonification ; on nous annonce qu'une première épreuve sur la glace de la patinoire aura lieu avant le véritable départ du raid prévu sur les quais de la Seine vers 11h00. Ce pré-départ sera davantage une épreuve folklorique que sportive car par relais, nous devrons effectuer à pied quatre tours de patinoire chacun. Avec 344 concurrents, c'est un peu la bousculade aux abords de la patinoire et les chutes sont au rendez-vous sur la glace. Pour notre part, pas trop d'excès de zèle malgré une petite chute d'Hélène sans trop de gravité...ça serait dommage d'arrêter au bout de deux minutes.
Une fois la séance de patinage artistique passée, nous filons en convoi VTT jusqu'au quai de la Seine dans Rouen. Ce convoi de raideurs tous de chasuble rouge fait fureur auprès des piétons ou des joggeurs rouennais du samedi matin.
Il s'agit d'un prologue où nous devrons effectuer cinq boucle de 3.6 km ; une boucle effectuée à pied, une autre en run & bike et les trois dernières en VTT. La principale difficulté sur ce prologue : les quatre escalier à grimper et à descendre.
Juste avant le départ le coordinateur du raid, Pascal Leblay, donne les dernières directives puis à 11h00, c'est une horde de 344 raideurs prêts à en découdre avec 125 Km et 1000 m de D+ annoncé qui s'élancent à pied sur les quais de la Seine sous les yeux et les encouragements de plusieurs spectateurs. Devant, ça part très vite et les plus « bourrins » vont rapidement faire la différence sur ce genre de prologue typé Triathlon où il n'y a réellement le physique qui fait la différence.
Dans notre jeune équipe ce genre d'épreuve pas très ludique, où il faut faire des boucles sur du bitume, sera peu apprécié et ne sera pas réellement à notre avantage. Les premières équipes seront alors déjà loin quand nous clôturons les cinq boucles.
Nous poursuivons par une liaison VTT toujours en bordure de Seine avant de rentrer dans une vielle zone portuaire puis emprunter le premier chemin non goudronné du raid qui nous emmène au premier PC organisation. De là nous sommes immobilisés, notre chrono ayant été arrêté à la fin du prologue pour une reprise à 12h56. Nous en profitons alors pour manger puis à 12h56 pile, le chrono redémarre pour notre équipe et je prends le road-book nous indiquant les coordonnées des CP à carter. Emilien notre orienteur est alors au traçage, Nicolas à la conversion des distance, moi à la lecture des définitions et Hélène qui supervise l'ensemble. Une fois les CP cartés, nous enfourchons les VTT pour emprunter dès le début par de belles traces en forêt, dont le sol est plus ou moins rocailleux et sec, et par de beaux « coup de cul ». Dans ma tête, le raid commence véritablement à cet instant, loin du bitume et de la circulation.
Une première balise que je vais pointer au bout d'une sente, puis demi-tour avant de poinçonner le CP 3 au pied d'une caverne, une coupe à travers la forêt pour rattraper un sentier en descente où l'on se fait plaisir, de nouveau une longue montée où il faut pousser les vélos avant de rejoindre le CP 4. Il ne reste plus qu'à rejoindre la prochaine transition (CP 5) quand soudain le pneu arrière d'Emilien est légèrement perforé. Il perd rapidement de l'air mais nous préférons finir la section comme ça jusqu'au CP5 qui n'est plus très loin. Son pneu arrière tient bon jusqu'à la transition avec la prochaine section de 15 km en Run & Bike au départ d'un parc animalier. Nous récupérons la carte IOF de la section mais aucunes définitions, me déleste du matos encombrant et inutile pour ce Run & Bike, remplissons les poches à eau à une fontaine car il fait plutôt chaud avant de partir avec nos deux vélos chercher les 15 balises de la section.
Ce Run & Bike est complètement différent du matin car il nous faut maintenant traverser des zones de bardages, de ronces ou encore de fougères où le vélo se révèle être ici plutôt une difficulté supplémentaire qu'un avantage. Nous devons à plusieurs reprises pousser, porter le vélo. L'allure est alors bien ralentie...ralentie, peut-être pas pour certaines équipes qui ont décidé d'oublier malencontreusement leurs « Bikes » au départ de la section...no comment.
Les postes ne sont pas toujours évident à dénicher car la carte n'a pas dû être actualisée depuis un certain temps. Emilien doit donc s'habituer et gérer du mieux possible; il manque des éléments (par exemple fossé, limite de végétation,...), défaillance dans les couleurs (jaune blanche sans forêt et inversement) bref il s'agit là d'une CO de raid qui ne serait pas réellement approuvée par les puristes de la discipline. Nous laissons deux CP sur cette section qui nous aura pris un peu plus de deux heures.
Une fois notre équipe pointée à la fin de la section, Nicolas et Emilien s'attaque à la réparation du pneu arrière du bike d'Emilien alors que moi et Hélène allons faire le plein d'eau. La seule fontaine du coin est prise d'assaut par les équipes. Puis nous retraçons les prochains CP sur la carte IGN.
Cette VTT'O annonce 21 km et sera appréciée par l'ensemble de l'équipe car nous progresserons sur de nombreux singles très ludiques en forêt. Notre allure et orientation sur cette section en VTT est plutôt bonne. Il faut tout de même être vigilant aux balises parfois cachées en bordure de sentiers. Au niveau d'une balise au pied d'un pylône, Emilien s'aperçoit que son pneu arrière se dégonfle à nouveau. Une bombe anti-crevaison fera l'affaire pour ne pas perdre trop de temps. Nous continuons notre avancée en rattrapant plusieurs équipes lorsqu'à nouveau dans magnifique sentier en forêt de pins, le pneu d'Hélène se dégonfle d'un coup d'un seul ; bilan : une petite entaille qui faudra réparer avec une bout de plastique et une nouvelle chambre à air...décidément, la série continue. On ne se décourage pas et continue notre course en tractant notre coéquipière dans les parties plus roulantes afin de rattraper tous les différents contre-temps de crevaison.
Encore quelques balises dans la poche avant de terminer cette section à 20h00 où le chrono est arrêté, le temps d'aller en liaison VTT jusqu'au « bac » pour traverser la Seine. Nous avons le temps de prendre quelques photos sur le bateau et aussi manger et s'hydrater.
Une fois débarquer, direction le rappel à quelques mètres de là. Nous sommes avec plusieurs équipes pour rejoindre un château d'eau d'où a lieu la descente en rappel.
Au pied du château d'eau, nous nous équipons des baudriers avant de grimper sur le toit. Auparavant quelques minutes d'attentes pour monter par l'escalier puis grimper à l'échelle par laquelle nous accèderons sur le toit car les installations à l'intérieur du château d'eau ne sont pas toutes neuves et il faut monter quatre par quatre. Quand nous accédons sur le toit, l'obscurité s'est déjà bien installée et le spectacle sur la ville illuminé depuis les 40 mètres de hauteur du toit est sympathique. Le fait de basculer de l'autre du balcon est impressionnante et ensuite c'est plein gaz. Sur les derniers mètres de descente, la chasuble de Nico va venir se coincer dans son descendeur. Avec un peu de mal, il arrivera à se dépêtrer de cette situation...décidément la poisse nous poursuit.
Il est alors temps de s'équiper des frontales par une liaison VTT semi-urbaine jusqu'au lieu de bivouac. Une liaison qui va se transformer en galère avec une chute en VTT quasi à l'arrêt pour ma part, des cartes floues nous faisant perdre du temps pour arriver rapidement au lieu de bivouac et des dégonflements de pneus arrière pour moi, Emilien et Hélène.
Nous atteignons l'endroit du bivouac aux alentours de 22h00 alors que des équipes ont déjà terminé la journée du samedi. Section de tir à l'arc pour Nico et Hélène afin de gratter des minutes de bonus pendant que moi et Emilien allons faire regonfler les vélos, récupérons les cartes ou encore faisons le plein d'eau pour l'équipe. L'attente pour le tir à l'arc est longue et cela refroidit l'équipe et coupe le moral des troupes. Il faut à nouveau tracer les prochains CP pour le VTT'O en forêt qui s'ensuit, ce que nous ferons avec du mal, la concentration n'étant plus vraiment là. Il en est de même pour le début de la section où nous galérons à trouver les deux premières balises, il faut dire qu'Emilien oriente depuis le début du raid et avec tous les contre-temps, pas évident de rester concentré à 100 % dans la course. Ne pas alterner l'orientation a peut-être été une erreur de notre part comme l'a indiqué Hélène en fin de course. Il faut dire aussi que les cartes ne sont pas à jour et difficile d'interprétation avec par exemple des ronds-points et voies rapides tracés grossièrement à la main en rouge. Cependant une fois les trois premières balises en mains, nous reprenons du poil de la bête en accélérant le rythme et enchaînant les CP tous situés en forêt. Au CP 6, nous mettrons un peu plus de temps puis nous nous dirigeons vers le CP 7 où normalement un contrôle humain devrait être là...personne aux alentours et nous sommes plusieurs équipes au même moment à tourner. Normalement arrivé à ce point, nous aurions dû partir sur une CO à pied puis repartir par le VTT. Cependant, l'organisation a clôturé cette section de CO alors qu'aucune barrière horaire n'est indiquée sur le Road-Book. Nous prenons plusieurs pénalités pour les postes non poinçonnés sur cette fameuse CO à pied et une pénalité en plus pour le CP 7 où nous sommes mais où il n'y a rien a pointer...cela énerve un peu le moral des troupes.
Nous poursuivons le VTT'O et récupérons les cinq balises suivantes pour retrouver le lieu de bivouac à 2h00 du matin alors que bon nombre de tentes sont déjà installées. C'est maintenant à notre tour de monter les tentes puis de manger avant de se coucher vers 3h00 du matin.
A 6h30 lorsque nous devons nous lever, j'ai l'impression d'avoir fermer les yeux pendant 30 minutes. Il ne faut traîner car notre top départ pour ce deuxième jour est prévu à 7h53. Nous remballons toutes nos affaires (tentes, sac de couchage, vêtements, baudriers,..) dans nos sacs, prenons un rapide p'tit déjeuner et vers 7h20 , nous quittons le campement en vélo direction le point de départ de la première section de ce dimanche : un contre la montre de 3.5 km en VTT. Cependant en quittant le bivouac, Hélène a pris un peu d'avance et plus moyen de la retrouver. Nous nous disons qu'elle a suivi d'autres équipes et que nous la retrouverons au point de départ...et ben non, pas d'Hèlène à l'horizon. Nico repart voir en arrière mais toujours pas de coéquipière. Et voilà qu'à trois minutes de notre départ fixé à 7h53, qu'Hèlène arrive avec un groupe de raideurs...du juste à temps.
A 7h52, nous sommes dans les starting-block et à 7h53, c'est parti. Je tracterai Hélène pendant tout le parcours se faisant le long de la Seine. L'allure es rapide et dès le matin, ça met en jambe...des jambes qui commencent à chauffer. En six minutes, c'est la fin de ce chrono.
Nous continuons ensuite jusqu'en vélo jusqu'au centre de Rouen pour en découdre avec une CO urbaine en plein du cœur du centre historique de la ville normande. Arrivé au point de départ de la CO en face de l'hôtel de la ville, l'organisation nous donne carte, carton de pointage et index des rues. Nous nous mettons aussitôt à tracer les 12 CP de cette section, et malgré la présence d'un jeune ivrogne, il n'y a pas de temps à perdre car à 9h15 nous devons être sur l'île la Croix pour le départ en masse du canoë à 9h30. Cette CO va être ludique et originale en plein cœur d'un Rouen qui se réveille. Nous avons le droit à des balises questions du type : en quelle année a-été brûlée Jeanne d'arc ?, quelle heure indique le gros horloge ? bref entre rues, impasses en pavé et ruelles de la ville, cette CO passe très vite et nous ramènerons 11 CP sur les 12.
Nous revenons ensuite sur l'île Lacroix pour le départ du canoë fixé à 9h30 où les 80 équipes sont alignées. Cette dernière section de canoë d'environ 10 km se fera par relais. Hélène et Emilien feront le premier relais, moi et Nico le deuxième puis Nico et Emilien clôtureront le dernier tour. Chaque tour nous demandera environ trente minutes.
Nous passerons enfin la ligne d'arrivée aux alentours de 11h00 après 21 : 46 :19 de course (temps avec pénalités), 130 km au total et 1700 m de D+ et finir 7ème/ 17 en catégorie mixte (52ème/ 86 au général).